La place et l'évolution
                      des fantasmes dans l'enfance.  Le rôle des
                      fantasmes dans les images,  dans les
                      dessins,  dans les jeux d'enfants, dans les
                      films et autres médias.  SCREAM et deux
                      autres exemples.
                Il peut être intéressant de se
                      demander quel est le rôle des fantasmes dans les images,  dans les
                      dessins ou dans jeux d'enfants, dans les films ou
                      autre encore. On peut se demander comment cela
                      fonctionne, quels mécanismes psychologiques sont
                      en jeu. La valeur d'un dessin ou d'un jeu ou d'un
                      film, est intimement liée à la richesse des
                      fantasmes qui les sous-tendent et qui y font
                      naître les émotions de vie, de mort ou d'amour. Ils  sont totalement
                      conditionnés par la richesse des fantasmes
                      éprouvés dans l'enfance parce qu' ils sont une
                      étape fondamentale dans la vie des images, y
                      compris du narcissisme, de l'Idéal, de l'identité,
                      de l'imagination et de l'intelligence. 
                  
                LES FANTASMES DANS
                    L’ÉVOLUTION PSY DES PULSIONS ET DES IMAGES.
                Chaque enfant fait évoluer ses
                    pulsions et ses images intérieures selon des schèmes
                    internes en les adaptant à la réalité extérieure de
                    son environnement.  
                    Nous avons vu, dans l'article sur la psychanalyse,
                    que le cerveau est un miroir, un écran vivant qui
                    structure et contrôle les pulsions par les images et
                    on appelle narcissisme ces jeux du miroir qui
                    brille. Ces jeux de miroirs organisent le Ça
                    (=l'Inconscient), le Soi (=le Préconscient) et le
                    Moi (=le Conscient). Les images et les pulsions
                    s'organisent en fonction de ces trois instances. Les
                    images donnent du sens aux pulsions à ces différents
                    niveaux. En premier les images sont brutes puis au
                    niveau du Ça les images deviennent positivement
                    délirantes. Ce n'est qu'au niveau du Pcs que les
                    images s'organisent en fantasmes puis en toutes
                    sortes de structures automatiques comme la grammaire
                    ou le calcul automatique. Au niveau Cs les fantasmes
                    sont mis en arrière plan au profit de la réalité et
                    de l'intelligence par exemple. 
                Les
                      pulsions et les images chez le fœtus et chez le
                      bébé. 
                1 Au plus profond, dans le
                      fœtus, les pulsions et les images viennent de
                      l'intérieur et sont confirmés par l'environnement
                      à travers la mère. 
                   
                   L'Adn. 
                    Les pulsions
                    qui viennent de l’intérieur du fœtus sont une
                    production de ce qui est écrit dans l'Adn. La forme d'image des
                    pulsions premières est probablement l'image de cet Adn qui les régit, qui les
                    organise et qui
                    leur donne sens et vie.  
                    L'image de l'Adn existe mais n'est 
                      pas représentable. Elle crée le Ça. Parfois
                    on donne le nom de Dieu à cette image qui ne peut
                    pas être représentée ni nommée parce
                     
                qu'elle est "au delà","
                    transcendantale". L'Adn est le principe et l'essence
                    même de la vie comme les pulsions de vie
                    intérieures. Il est tout puissant et éternel comme
                    le fœtus. Bon
                    nombre "d' Alzheimer" ou
                    de schizophrènes fonctionnent sur ce mode du Ça. 
                     Au début de la vie, c'est l'instinct de survie qui prédomine à travers l'Adn.
                    Dans le ventre maternel, les pulsions du fœtus sont
                  liées au corps comme des tensions électriques
                  positives ou négatives. Les pulsions proviennent de
                  toutes les tensions intérieures de son corps et aussi
                  des tensions de la mère et de l'environnement. Ces
                  tensions ont déjà un sens : elles poussent
                  harmonieusement à la vie bien que la mort soit déjà inscrites aussi.  
                  Ces pulsions intérieures veulent être parfaitement conformes au bon déroulement des schèmes
                    de développement inscrit dans l'Adn. Elles veulent
                    aussi être
                    confirmées par
                    l'environnement fœtal maternel/paternel. Elles sont directement imprimées et enregistrées (par
                    des traces mnésiques) dans la mémoire la plus
                    profonde du cerveau en formation. Le foetus doit être parfait . 
                  Tout ce qui n'est pas
                    conforme aux schèmes de l'Adn est destructeur pour
                    le fœtus. Tout ce qui touche à la survie peut
                    devenir féroce. 
                  Notons ici qu'avec un bon et long développement, les
                  pulsions de vie produiront le plaisir, l'amour, la
                  sexualité. L'envie et le plaisir de vivre (cad le
                    narcissisme) proviendront des pulsions de vie
                  d'origine. Les pulsions de mort seront en partie utilisée pour
                    l'agressivité nécessaire et utile comme dans
                  l'instinct animal qui jouit à donner la mort à sa
                  proie et pour toutes les images de sadisme
                    et de masochisme.  
                  Les pulsions et les images  de vie et de
                      mort sont brutes. 
                    Au commencement il y a donc les pulsions de vie et les
                      pulsions de mort mais les pulsions de vie
                    doivent prendre le dessus.  La lutte
                  entre les pulsions de vie et de mort est souvent
                  représentée par des mythologies semblables à celle de
                  St Michel qui détrône le dragon. Les bons et les
                  mauvais dinosaures des enfants symbolisent les
                  instincts d'origine. On dit que les pulsions et les
                  images primaires sont brutes parce qu'elles sont
                  directement liées aux tensions 
                    et aux excitations qui passent par le corps.
                  Scream illustre une lutte à mort entre le pulsions de vie et les
                  pulsions de mort brutes. 
                  Un bon exemple des pulsions de vie nous est donné par
                  Eve la mère universelle. Eve ou Vivante,
                  porteuse de vie, en hébreu Hawwa est un nom
                  apparenté à la racine signifiant vivre et il
                  traduit les pulsions de vie. Le mot a pour origine le
                  grec Zoé, du mot grec qui signifie vie.
                  Et Zoé provient des divinités de la fécondité bien
                  antérieures aux grecs. On trouve ces divinités dans
                  les mythologies du monde entier. La descendance d'Eve
                  écrasera la tête du serpent et elle aura sa victoire
                  sur le mal, les pulsions de mort. 
                  Ces pulsions premières sont
                    surtout régies par
                      l'instinct de survie de l'espèce.  
                  Les fondements de la vie
                    sociale du groupe animal humain y sont déjà
                  inscrits. Les lois du
                    sang en sont l'expression.  D'elles sont issus, en négatif, les
                    racismes, les haines entre religions. Il y a même,
                    là dedans, les transmissions génétiques des ancêtres
                    morts comme par exemple dans les morts-vivants des
                    religions animistes ou dans les réincarnations.
                    Après la naissance s'y ajouterons les lois du sol, la lutte
                    pour le territoire pour la place au soleil.  
                  Après la naissance, un autre instinct
                    de survie sera celui de la survie alimentaire par la
                    faim d'où découleront le désir, le besoin d'acheter
                    etc... Il y aussi la survie par la respiration. Le
                    bébé respire la vie...  
                  L'argent pour vivre est un autre
                    exemple issu de l'instinct de survie. 
                  2 Les différentes
                      sortes d'images. 
                  Les pulsions ne seront contrôlées par les images extérieures visuelles,
                  acoustiques ou motrices 
                    etc. que progressivement et dans le temps
                  après la naissance et ne feront leur synthèse qu'à
                  l'âge adulte avec la sexualité. 
                  Tout comme pour les pulsions, il existe 5 ou 6 sortes
                  d'images qui servent au miroir du cerveau pour faire
                  toutes sortes de synthèses.  
                  L'image cénesthésique est l'image de base issue de
                    l'Adn.  
                  La conformité des pulsions aux schèmes
                    de l'Adn produit un bien
                      être cénesthésique au fœtus (ou son contraire dans le cas d'une
                    non conformité) . Elles
                  satisfont aussi la mère en grossesse (probablement par
                  un jeu d'hormones). Le fœtus est nourri, logé et blanchi
                    gratuitement. Puisque tout est automatique, il est
                    tout puissant. L'instinct de survie de l'espèce lui
                    confère l'éternité et cela lui convient.
                  L'image issue de ce bien être du fœtus est imprimée
                  dans le cerveau et elle y forme l'image 
                      cénesthésique.  Il y a l'image
                  que la cénesthésie
                  (= la douceur, la tendresse, tout ce qui est
                  chaleureux, le bien être de la peau, les caresses...)
                  fait naître dans le cerveau.  
                  Les images de base
                  et fondamentales sont les
                    images cénesthésiques que donne déjà le
                  cocon. Elles se créent à partir de cette forme de bien
                  être premier du fœtus. Elles veulent être confirmées
                  par l'environnement. Le premier attachement (dont nous
                  avons parlé un peu plus haut) est issu de la
                  cénesthésie intérieure du fœtus et du bébé et
                  confirmée par la cénesthésie de quelqu'un d'extérieur
                  comme la mère ou le père. La cénesthésie jouera un
                  rôle fondamental dans l'évolution vers la sexualité.  
                  La cénesthésie crée l'attachement.  
                  Cette image cénesthésique crée un bon fond au
                  bébé. Plus tard le doudou (l'objet transitionnel de Winnicot ) traduira le jeu de miroir
                  entre la cénesthésie du fœtus et la
                  cénesthésie-réponse de la mère. Ainsi se cré un attachement  (cénesthésique)
                  réciproque. 
                  Cet attachement premier du bébé est un bon exemple de
                  l'instinct de survie produit par les pulsions de vie.
                  L'attachement commence avec le désir d'enfant,
                  l'enfant veut être désiré. Ce désir crée la
                  cénesthésie chez les parents et il deviendra la
                  première forme d'amour et d'attachement du bébé. Un
                  enfant abandonné à sa naissance cherchera sa mère ou
                  même son géniteur durant toute sa vie parce que
                  l'instinct de survie n'a pas trouvés les parents,
                  garants de sa survie, à sa naissance. Le premier
                  attachement n'a pas pu se faire et cela reste
                  enregistré dans la mémoire physique du cerveau (au
                  niveau du Ça) comme un manque de cénesthésie
                  originelle. Parfois longtemps après, les retrouvailles
                  avec un parent physiologique produisent un immense amour-attachement. L'état
                  amoureux procède d'une retrouvaille cénesthésique
                  analogue qui remplit un manque ou qui, simplement,
                  reproduit ce jeu de miroir cénesthésique originel. Le
                  lien qui lie si fortement deux jumeaux provient aussi de cet
                  enregistrement physique cénesthésique dans le cerveau.
                  Les fusions entre deux personnes inséparables,
                  (parfois sado-maso,) procèdent de ce même attachement
                  bloqué en une commune fusion. 
                  Les manques, les vides et les addictions proviennent
                  d'une semblable absence d'attachement primaire.
                  L'addiction à l'alcool, par exemple, est une addiction
                  à l'eau de vie (= le liquide amniotique) et elle
                  concerne un manque intra-utérin qui n'a pas été comblé
                  après la naissance. Le besoin de fumer est un besoin
                  de respirer la vie comme à la naissance. 
                  Tout cela correspond au fonctionnement primaire du Ça
                  qui est une espèce de Moi plus primaire au niveau des
                  pulsions et images primaires. Ce Ça
                    est déjà une synthèse entre pulsions et
                  images et il permet de les contrôler. Cette synthèse
                  se crée dans le miroir écran du cerveau.  
                  Dans le cerveau il y a
                      l'image visuelle.  
                  Avant de voir avec les yeux le cerveau a déjà des
                  images internes. Il en est de même pour les autres
                  images. C'est pour cela que le cerveau peut avoir ses
                  propres visions ou entendre ses propres voix. Comme
                  Jeanne d'Arc par exemple qui avait des visions et qui
                  entendait des voix internes venant de Dieu. Dieu est
                  alors le cerveau en tant que miroir (narcissisme
                  primaire du Ça). 
                  Les premières images
                    visuelles sont
                    noires et blanches et transparentes dans le
                  miroir du cerveau. Dans les rêves, elles se traduisent
                  parfois par un tableau noir ou une page blanche du
                  cerveau. La page blanche des examens sur laquelle rien
                  n'est écrit! Les images
                  visuelles partent de la nuit noire (comme dans
                    la peur du noir des enfants) puis c'est la
                  lutte entre les forces de l'ombre et les forces de la
                  lumière comme dans les combats des Stars Wars ou comme déjà la lutte de
                  Lucifer, le dieu qui porte la lumière et qui s'est
                  révolté contre la Lumière c'est à dire le miroir de
                  notre cerveau. Lucifer sera refoulé dans les
                    ténèbres. 
                  Dans ces ténèbres de la nuit noire arrivent les
                  petites lumières  telles
                  de petites étoiles et la lune qui éclairent la nuit et qui chassent les peurs
                    comme ces petites lumières qu'on met dans les
                    chambres des enfants. Un jour ces petites étoiles
                    deviendront le Dieu soleil (comme chez les Incas ou
                    autres). Telle une auréole (de soleil),  l’image visuelle va
                    revêtir le cerveau puis le visage puis le ventre
                    pour finalement former toute l'image du corps.
                    Toutes les religions astrologiques ont suivi cette
                    même évolution. 
                    Avec l'évolution, la lumière deviendra l'Idéal du Moi, le
                    but final des images étant de créer puis d'intégrer l'Idéal d'un
                    chacun. 
                  Avec l'évolution les noires pulsions
                  deviendront le Surmoi.
                  La peur du noir se transformera en peur des génies de
                  la nature (animisme). La peur du grand méchant loup au
                  fond des bois (=l'inconscient) en est une forme
                  évoluée. Heureusement que les trois petits cochons
                  n'en ont pas peur et ne se feront pas dévorer par ce
                  Surmoi encore animal! Leur
                  peur sera maîtrisée par le travail du troisième petit
                  cochon qui a acquis plus d'analité (de
                  puissance).  C'est ainsi qu'un jour les images brutes deviendront le
                  simple Surmoi par
                  évolution. 
                  Il y a l'image que crée
                      la motricité.  
                   Un autre instinct est là dès la
                    naissance. L'instinct de survie met en marche
                    l'image motrice qui fait chercher le sein nourricier
                    au bébé.  
                    Plus tard l'image motrice deviendra le besoin de
                    marcher. Cette image motrice brute se manifeste, par
                    exemple, par le besoin de déambuler des Alzheimer.  
                    Elle assume l'agressivité et la puissance. L'animal
                    qui par à la chasse ou à la guerre. 
                    Elle participe à la sexualité qui utilise toute une
                    synthèse d'images.  
                  La motricité participe au langage de
                    la bouche puis à l'écriture par la main. 
                  Il y a l'image que crée l'oreille.  
                  L'image acoustique se chargera d'inventer le mot.
                  Puis avec les autres images, elle formera le langage.
                  le mot entendu est vue par
                  le cerveau puis mise en acte par l'image motrice de la
                  bouche ou la main. 
                  *L'odorat aussi se crée une
                  certaine image du corps (plus ou moins refoulée).  
                  *Les pulsions et les images sont d'abord
                  partielles puis globales. Elles formeront des
                  synthèses successives dans le miroir du cerveau puis
                  du visage et de la bouche (oralité) puis du ventre
                  (analité) et à la fin de la sexualité. Les images, de
                  leur coté, feront toutes sortes de synthèses entre
                  elles pour arriver à la pensée abstraite. 
                3 Dès le début les pulsions
                      ne veulent pas être séparées des images. Les
                      images se lient aux pulsions et évoluent en même
                      temps. Quelques exemples.  
                  Tout au début, les premières pulsions du corps ne sont
                    pas contrôlées et elles vont dans tous les sens au
                    gré du corps et de l'environnement. Je dirais au gré
                    du vent et du temps... Les cris du bébé n'ont
                    d'abord pas de sens puis ils se lient à la faim par
                    exemple. On dit que ces pulsions et ces images sont
                    brutes parce qu'elles traduisent directement les pulsions de vie et les pulsions de mort. Déjà les pulsions brutes veulent être
                    liées à des images. Très rapidement le
                  cerveau réussit, par les jeux de miroir, à lier les images brutes aux
                    pulsions brutes.  
                  Peut être que la maladie se crée des images à
                  ce niveau des pulsions brutes mais elle le fait à son
                  propre compte et elle a son propre sens. Les
                  psychosomaticiens ont appelé les pulsions brutes
                  séparées de leur image, la pensée opératoire parce que
                  ces pulsions sont brutes et agies sans fantasmes.
                  Elles suivent leur propre chemin non conforme à l'Adn.  
                    Un bon exemple de
                    la liaison pulsions - images nous est donné lorsque
                    nous regardons un film
                      émouvant. Dans ces films, les images vont
                    se lier aux sentiments
                    de vie, d'amour ou de mort pour nous faire pleurer
                    ou être remplis de narcissisme. Souvent, les
                    sentiments sont, directement ou indirectement, issus
                  des pulsions de vie ou de mort. Quand on pleure de
                  joie par exemple. Mais plus tard, les sentiments
                  pourront aussi être contrôlés par de beaux
                  fantasmes... 
                  Quand les pulsions
                    sont liées aux images, ça fonctionne bien
                        . C'est ce lien à l'image
                  qui donne déjà aux pulsions une structure Œdipienne
                  précoce. L'amour de la mère permet de gérer les
                  pulsions de vie et le père gère les pulsions de mort.
                  Ainsi le Ça assure un 
                    équilibre harmonieux entre les pulsions de
                  vie et de mort.  
                  Ce sont d'abord le ventre maternel et les parents qui suppléent aux limites et assurent
                  la protection et le contrôle du bon fonctionnement du
                  fœtus puis du bébé. Ainsi les pulsions et les images
                  brutes fonctionnent bien chez le fœtus et chez le
                  bébé. Une mère, par exemple, qui fantasme
                    bien pendant qu'elle allaite son bébé, l'apaise et
                    ses fantasmes remplace les fantasmes que le bébé ne
                    peut pas encore en faire. En l'absence de ces
                    fantasmes de la mère, le bébé peut éventuellement ne
                    pas se calmer.  
                  Déliées, les pulsions
                    brutes provoquent des violences. C'est ainsi que lorsque le fœtus ou le
                    bébé ne sont pas protégés par l'environnement, les
                    pulsions brutes et les images brutes deviennent plus
                    ou moins violentes, voire auto
                      destructrices. Le film Scream se situe à ce niveau où
                    les pulsions brutes sont séparées de leurs images et
                    produisent la violence. Lorsque
                  l'environnement ne donne pas d'amour, de tendresse, de
                  satisfaction au fœtus puis au bébé, les pulsions ne
                  peuvent pas se lier aux images.  Dans le film
                  l'Aviator (=Howard Hughes), on voit ce genre de
                  pulsions brutes se transformer en rumination
                  obsessionnelle en liens avec des images de feu
                  délirantes. Les pulsions non liées peuvent devenir
                  destructrices sous toutes sortes de formes.  
                  Autres exemples, le
                    marasme ou le suicide ou d'autres encore,
                  tiennent de là leurs origines parce que les pulsions
                  ne trouvent pas les images nécessaires ( ou ils trouvent des images de
                  régression). Le suicide annule toujours un fantasme de
                  naissance ou met en acte un retour dans le ventre de
                  la mère. La corde de la pendaison, par exemple,
                  équivaut à un mauvais cordon ombilical qui entoure le
                  cou. La noyade volontaire équivaut à un retour dans le
                  liquide amniotique du ventre de la mère.  
                  A la vieillesse,
                  (surtout pendant la nuit vers 2-3heures), beaucoup de
                  personnes âgées sont dominées par les pulsions brutes
                    (et éventuellement par les pensées de mort)
                  parce qu'elles n'ont plus assez de narcissisme pour donner des
                  images à ces pulsions. Le miroir ne brille plus assez.
                  De toute façon, à la vieillesse et
                    vers la fin de la vie, les pulsions de mort auront
                    gain de cause.  
                  Par ailleurs, c'est lorsque les
                    pulsions sont séparées des images que se passeront les mises en acte parce
                    que les pulsions ne sont pas contrôlées par les
                    images et les pulsions sont libres de se décharger.
                   
                  L'étape des images délirantes. Le plaisir de
                  délirer. 
                  Après les images brutes, un peu plus tard dans son
                  évolution, le cerveau sait produire des images internes (de
                  sa création) aux pulsions internes. Ces images sont
                  encore plus ou moins délirantes. 
                  Les terreurs ou les 
                    monstres nocturnes des petits enfants en sont
                  de petits exemples positifs. L'enfant voit des images
                  qui n'existent pas dans la réalité extérieure. Le
                  délire montre que  ces
                  images sont des créations intérieures du cerveau. Ce
                  genre d'images délirantes nous montre que le cerveau peut se créer par
                    lui-même des images qui ont un sens pour
                  l'intérieur mais qui n'ont pas encore de sens pour
                  l'extérieur. Il existe une usine à images intérieures,
                  une imagination créatrice intérieure au cerveau. Les artistes puisent souvent leur
                    expression à ce niveau où les images viennent de
                    l'intérieur. Les artistes mettent des images
                  sur des pulsions qui n'en ont pas.  
                  A l'inverse, le manque d'images
                  ( cénesthésiques surtout
                  c'est à dire, l'absence de l'attachement premier des
                  parents)) et le vide
                  peuvent créer diverses formes de régressions et
                  d'auto-destructions. La
                    cocaïne donne des images de délire aux
                  personnes en manque d'images et en incapacité d'avoir
                  du narcissisme dans leur miroir du cerveau. La cocaïne
                  est un substitut au manque d'images. L'alcool remplit
                  un vide et produit des images de délire qui déchargent
                  les tensions intérieures....  
                  Les délires des adultes sont des
                    survivances de ces images qui viennent de
                    l'intérieur et qui ont un sens intérieur mais pas de
                    sens extérieur pour l'environnement.  
                  Notons que cette liaison délirante aux pulsions
                    est déjà un progrès : à titre d'exemple, chez les
                    adultes, ces images
                      délirantes peuvent protéger contre les pulsions
                      brutes dites autodestructrices.
                  Elles protègent, par exemple, contre le suicide. Au
                  lieu de se suicider certaines personnes préfèrent
                  décompenser et délirer.  
                4 Progressivement les images délirantes
                      prennent  de plus
                      en plus de sens et deviennent des fantasmes. 
                    Dans leur évolution, les images donnent de plus en
                    plus de sens et de
                      structure aux images internes. De moins en
                    moins délirantes
                    et elles deviennent des
                      fantasmes. Cela
                      ressemble un peu aux scènes de
                    cinéma dont les morceaux (scène) de film prennent un
                    sens et une logique globale qui sont alors compris
                    par le Préconscient.  Les fantasmes sont des images encore
                    internes mais mieux structuré par l'extérieur que
                    les images antérieures délirantes. Le rêve par
                    exemple donne davantage de sens aux images et il
                    structure les désordres du délire. Le rêve utilise une
                      structure, un schéma interne ainsi que des images
                      enregistrées dans les 
                        mémoires passées pour organiser et ranger
                      les tensions et les images qui lui sont venues de
                      l'environnement extérieur le jour avant le rêve. 
                C'est à ce niveau ( Préconscient) que se
                    situent les fantasmes. Ils perfectionnent
                  considérablement le système de délire antérieur. 
                  Ils structurent les phrases des rêves. Ils
                  sous-tendent le jeu des enfants jusque vers dix ans.
                  Le dessin libre et
                  le vrai jeu d'enfant
                  sont organisés par des fantasmes de vie ( la naissance),  de
                  sexualité (l'amour) ou de mort (l’agressivité). Les
                  dessins et les jeux d'enfant sous-tendent un double
                  sens : un sens interne (= le fantasme) et un sens de
                  la réalité externe. Le sens interne sera refoulé vers
                  dix ans et ne sera plus prédominant.  
                  Le premier dessin, par exemple, commence par une
                  décharge nerveuse qui devient d'abord un gribouillis
                  sans sens (un peu délirant) et qui résulte des
                  tensions nerveuses motrices qui passent par la main.
                  Puis ce gribouillis prend un sens interne qui peut
                  être une peur inscrite dans la mémoire interne. Par
                  évolution de  la
                  cénesthésie, ce sens interne sera traduit en
                    symboles sexuels faits de ronds et de bâtonnets. Par
                  évolution et par comparaison avec l'extérieur deux
                  ronds (les yeux) et deux traits (le nez et la bouche)
                  formeront un visage qui est celui de quelqu'un d'autre puis le
                    sien.  
                  Grâce à la symbolisation, l'enfant pourra
                  traduire en dessin des fantasmes de naissance,
                  de sexualité et de mort. Cette symbolisation restera
                  progressivement dans le Préconscient et sera remplacée vers
                    l'âge de dix ans par davantage de réalité extérieure et par plus
                  de choses du Conscient. Le
                    dessin reproduira une maison réelle sans fantasmes
                    de ce qui se passe dans la chambre des
                  parents par exemple tandis que les volets fermés ne
                  symboliseront plus les yeux fermés au niveau du Cs.  
                  Ainsi l'enfant se construit petit à petit les
                  différents étages séparés entre le Ca, le Soi et le Moi., entre
                  l'Ics, le Pcs et le Cs. Aussi entre le virtuel et le
                  réel. Mais tout le monden'acquiert
                  pas ces séparations protectrices. Les artistes par
                  exemple, peuvent être directement en lien avec leur
                  inconscient et leur tableau représente directement
                  leurs pulsions brutes ou leur délire interne. 
                5 A la fin, la réalité
                      extérieure prédomine. 
                  Durant toute leur évolution,
                    les images internes seront confirmées par
                      l'environnement. Dans le miroir du cerveau, il y a continuellement une interaction
                    entre l'intérieur et
                  l'environnement
                    extérieur. Et c'est ainsi que la réalité prendra le
                    dessus. L'exemple du sourire de l'enfant
                  décrit par R. Spitz) nous montre comment à ce niveau  (dans un bon
                  environnement de cénesthésie) le bébé fait la synthèse
                  des yeux (image visuelle, de l'oreille (image
                  auditive) et la bouche(image motrice) de sa mère. Il y
                  répond par un sourire ce qui montre qu'il a fait
                  l'unité par la cénesthésie de l'image du visage de sa
                  mère en même temps que son unité intérieure. Le Ça
                  extérieur du bébé est devenu Soi. D'ailleurs c'est de
                  même manière que se fera l'unité de l'image de tout
                  son corps ou, si l'on préfère, de son identité. Il
                  fera de même la synthèse de toute l'image de son corps
                  et d'autres jeux d'identité. 
                    Dans une étape plus évoluée encore, la pensée
                    consciente structure les images et permettra au Moi
                    de leur donner de la logique et du raisonnement et
                    de l'intelligence... Chez l'enfant le Ca deviendra
                    progressivement le il, le tu, le Moi etc..
                     
                    Le mot résulte d'un jeu entre la bouche de la mère
                    et l'oreille du bébé. La synthèse entre les deux
                    devient le langage. Par exemple, le cri d'abord sans
                    sens, prend du sens interne par la faim à laquelle,
                    en réponse externe, la mère répond par le sein. La
                    succion du sein devient le "m" chez le bébé. A ce
                    "m" s'ajoutera le "a" guttural de l'enfant qui avale
                    et les deux deviendront "mam mam"
                    puis maman. Plus tard maman deviendra "aime" et
                    ainsi ces mots deviendront une phrase. C'est ainsi
                    aussi que les images partent du corps jusqu’à
                    devenir plus abstraites et ainsi plus adaptable à la
                    réalité. Dans cette histoire le rôle du père
                  sert à filtrer et à protéger positivement de la
                  réalité extérieure. 
                Idéal et Surmoi. 
                  L'Idéalisation
                  consiste à donner une image aux pulsions ou à un objet
                  et ce sont les images qui leurs donnent du
                  narcissisme.  
                  Cela se passe à plusieurs niveaux.  
                  Le cerveau lui
                  même se revêt de narcissisme tel un dieu tout puissant
                  ou comme le montre les auréoles qui revêtent la tête
                  avec un soleil de narcissisme.  
                  De même quand bébé tête le
                  sein de sa mère qui fantasme ou quand la mère lui
                  chante des berceuses, il apprend à fantasmer lui-même
                  en rêvassant. Par l'oralité le bébé assure sa survie par le
                    lait du sein et il met en lui la cénesthésie de la mère en
                    même temps que l'érotisme du sein.  Le sourire 
                      donne du narcissisme oral au bébé.  
                    L'analité fait la synthèse ente le
                  narcissisme et l'analité. Chez les Incas le Soleil
                  revêt la toute puissance du roi-soleil. Dans l'usage
                  de la monnaie, on voit bien que le narcissisme revêt
                  la valeur des choses (= analité). Souvent l’effigie
                  narcissique figure sur la pièce en or. Dans ce cas
                  c'est le narcissisme qui revêt l'analité (les
                  excréments) pour la transformer en valeur ( la valeur 10 sur le
                  narcissisme en or d'une pièce ronde. Normalement il
                  n'y a pas de décalage entre le narcissisme et la
                  valeur réelle, le travail notamment a sa juste valeur,
                  le juste salaire. Quand une personne se donne soit une
                  valeur soit un narcissisme exagéré, il y a une
                  surestimation et le rapport narcissisme-analité
                  est faussé.  
                  L'argent pour vivre est aussi un système anal de
                  survie.  
                  L'analité régit aussi les systèmes manque-vide-plein de
                  narcissisme ou de valeur et leur contrôle actif ou
                  passif.  
                  C'est la sexualité
                  qui fait la synthèse des synthèses et l'idéalisation
                  et les pulsions prennent leur juste place. Le corps et
                  son image sont satisfaits. La sexualité est une
                  évolution de l'instinct et des pulsions de vie. A
                  l'origine il y a la cénesthésie puis l'érotisme du
                  sein puis la puissance anale puis la synthèse des
                  pulsions de vie avec les images et le narcissisme du
                  corps tout entier. 
                  *Le Surmoi suit les mêmes étapes
                  que les images dont il fixe les limites et les
                  interdits. Il gère et organise les pulsions
                  instinctuelles, orales, anales et 
                    il est intégré par la synthèse sexuelle.  
                  *L’Idéal et le Surmoi ensemble construisent le Ça, le
                  Soi et le Moi.*Dans tous
                  les cas, les images peuvent suivre leur chemin tout
                  seul sans lien à la réalité comme dans les idéologies
                  et autres sur-idéalisations.
                  Dans les mégalomanies, ce sont les systèmes
                  pulsionnels (et de valeurs) qui sont amplifiées (et la
                  toute puissance du foetus est encore là)...  
               
              
                UN EXEMPLE DE FANTASME DE
                    VIOLENCE AU CINEMA, À LA TÉLÉ ET DANS LES JEUX VIDEO
                    : SCREAM.
                Un film accusé de causer
                        la violence.   
                      Plusieurs fois, ce film a été accusé d'être à
                    l'origine de mises en acte criminelles. Les journaux
                    ont rapporté comment, après avoir vu le film, un
                    jeune homme a tué ses parents parce qu'ils ont
                    divorcé, le Père ayant une maîtresse. Le fantasme
                    mis en jeu ressemble à celui du film et l'incapacité
                    de fantasmer du jeune homme a provoqué la même mise
                    en acte que dans Scream. Avec ou sans Scream, cela
                    eut été pareil. Une autre fois, un lycéen, après
                    avoir regardé le film, s'est déguisé en revenant
                    avec le même masque de Scream que le tueur du film
                    et il a poignardé une camarade de classe. La
                    situation familiale de ce lycéen était, elle aussi,
                    du même ordre fantasmatique que celle du film. Dans
                    les deux cas, on s'est rapidement aperçu que les
                    deux jeunes gens, d'une part, mélangeaient fantasmes
                    et réalité et que, d'autre part, ils avaient préparé
                    leur acte bien avant d'avoir vu Scream et que tous
                    les deux avaient en eux un besoin d'évacuer leurs
                    propres pensées de suicide. 
                    A la même époque, les infos télévisuelles parlaient
                    de la nécessité de censurer les films d'horreurs. La
                    même chaîne enchaînait ses injonctions par des
                    séquences qui montraient, dans le détail, des images
                    de tortionnaires qui coupaient la tête de leurs
                    ennemis en prenant un plaisir sadique à les achever.
                    Ainsi la même émission condamnait la violence des
                    fantasmes et montrait sans scrupules la violence
                    dans sa plus cruelle dimension de réalité.  
                  La grande leçon de Scream c'est qu'il faut bien
                    faire la différence entre le virtuel et le réel. Le
                    film est fait d'images mises en scène (en film)
                    et non mises en acte et qu'il y a là une
                    différence du tout au tout. Dans le film lui-même le
                    meurtrier explique à sa victime que le modèle
                    virtuel de son fantasme est le film Halloween qu'il
                    avait vu, et qu'il faut rester dans la virtualité
                    des films d'horreur. Avant chaque crime, le criminel
                    rappelle à ses victimes les règles qui régissent les
                    fantasmes des films d’horreur sans quoi ils
                    deviennent réalité, sans quoi ils sont mis en acte
                    par leur mise à mort... Cela signifie aussi que le
                    spectateur du film ne doit pas, non plus, confondre
                    le film avec la réalité.  
                  Notons ici que parfois la télé fait l'inverse : la
                    réalité, comme l'attaque des tours du Trade center
                    de New York par exemple, devient virtuelle comme si
                    la réalité était un film, un fantasme. En un mot :
                    le virtuel peut devenir réalité et la réalité peut
                    devenir virtuelle ou les deux peuvent se superposer.
                     
                    Tout cela montre que d'une manière générale, le
                    fantasme assume les pulsions brutes pour que ces
                    dernières ne soient mises en acte. C'est
                    l'incapacité de fantasmer qui conduit au suicide.
                    Les pensées de suicide peuvent être projetées à
                    l'extérieur sur quelqu'un d'autre et deviennent
                    alors un crime. Ce phénomène de projection peut être
                    cristallisé par l'adolescence 
                      lorsque l'adolescent ou une bande
                    d'adolescent ne trouvent pas leur place dans la
                    société. West-Side
                    Story est un tel exemple. 
                A propos du masque... 
                
                  
                    
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                            Scream le mort-vivant 
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                            Il existe beaucoup de masques de
                            morts-vivants : les moulages de morts chez
                            les grecs, les masques d'ancêtres en
                            Afrique, les masques des Incas, les
                            fantômes. ........
                                                                   
                             
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                            ......    
                                    
                       | 
                      
                              
                        
                        Une variété de
                          masques de morts-vivants est constituée par
                          les masques de Halloween.
                          Ils représentent des fœtus mort-nés (et autres
                          interruptions de grossesse) dont la grossesse
                          est symbolisée par la citrouille. Ces masques
                          (d’origine Irlandaise) sont particulièrement
                          négatifs. Rappelons que le film "Halloween" a
                          servi de modèle au film "Scream". 
                                                                                              
                             
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                SCREAM met en image et en
                    scène, une pulsions de
                    meurtre de la Mère, du Père et du Fils.
                Thème du film.      
                     Wes Craven s'est servi du film Scream (Le Cri)
                    pour projeter à l'écran les propres pulsions
                    sadiques de l'écrivain K. Williamson. Ils sont faits
                    à la fois de sexualité (de jouissance) et
                    d'agressivité (de mort) parce que ses pulsions
                    brutes étaient en manque d'images. Dans cette
                    projection sur l'écran, le meurtrier se déguise en Halloween et en Ghostface
                    c'est-à-dire en foetus
                        et en revenant-mort-vivant.
                    Il tue d'abord la mauvaise mère, l'amante de son
                    père à cause de laquelle sa mère a abandonné son
                    mari et son fils. Puis il tue ses mauvaises images
                    paternelles. Par un enchaînement logique, il
                    assassine aussi tous ses propres doubles de jeunes
                    couples de son âge. A la fin, il est tué lui-même en
                    même temps que son ami qui est aussi son double. 
                     
                    L'exemple de Scream 
                
                         
                      Parmi les films d'horreur, Scream est certainement
                      celui qui a subi le plus d'attaques pour sa
                      violence. Il est en effet difficile de supporter
                      sa dimension œdipienne négative.  Scream
                        décrit, en effet, un Œdipe inversé et perverti.
                       
                      A l'intérieur même du film (comme en un double
                      miroir), le tueur accomplit ses meurtres par une
                      mise en acte qui doit obligatoirement se dérouler
                      en conformité à deux fantasmes précis. 
                      Dans son premier fantasme, le tueur pense qu'il a
                      été détruit dans le ventre de sa mère. Le tueur se
                      déguise avec un masque de
                        Halloween. La citrouille (= gros ventre
                      maternel) se superpose à une tête de mort. En
                      Irlande, Halloween symbolise des revenants et des
                      bébés morts qui reviennent pour se venger. Ce
                      masque montre que le meurtrier s'identifie à un
                      mauvais fœtus dans un mauvais ventre maternel.
                      Avec une logique implacable le meurtrier projette
                      son fantasme de naissance destructeur et inversé
                      sur ses victimes. Deux de ses victimes sont
                      éventrées et pendues par une corde, comme fantasme
                      de mauvais ventre maternel et de mauvais cordon
                      ombilical.  
                       Le deuxième fantasme central du film est une
                      tentative pour le tueur de se débarrasser de ses
                      idées de suicide. Le suicide a pour origine le
                      fait qu'un certain Oedipe primitif n'a pas pu se
                      mettre en place à la naissance. Ainsi les pulsions
                      de vie et de mort restent brutes. Ce genre de
                      pulsions ne sont liées à aucune image maternelle
                      ou paternelle et se retourne ainsi contre soi (ou
                      plutôt contre le Ça ). 
                      Ce fonctionnement primaire est cristallisé et
                      réactivité par le fait que le meurtrier n'avait
                      pas supporté l'amour adultère qui avait conduit
                      ses parents à divorcer. Le fantasme œdipien se
                      retourne sur lui-même. Il transforme ses désirs de
                      suicide en un fantasme de meurtre par lequel il
                      tue la maîtresse de son père. C'est une mauvaise mère-amante qui est tuée
                      par un fils incapable d'intégrer que le Père
                      couche avec une autre femme. Tout le film se
                      décline et s'enchaîne à partir de ce meurtre de la
                      mauvaise mère et entraîne 
                        la destruction de l'image paternelle. A
                      la fin cela fait revenir en lui la pensée de mort
                      dans un mauvais ventre maternel (le suicide).
                      Ainsi toutes les images symboliques sont détruite:le Père, la Mère
                      et le Fils lui-même. 
                          L'objectif final du meurtrier
                      aurait pu être d'arriver au meurtre symbolique du
                      Père. Ce film aurait pu exprimer un  fantasme œdipien
                      inversé dans lequel on aurait pu voir l'effort du
                      meurtrier pour se débarrasser de ses fantasmes
                      pervers afin de rétablir une situation œdipienne.
                      Malheureusement, il n'arrivera pas à commettre le
                      meurtre fantasmatique du Père et c'est le Fils qui
                      va mourir à sa place (comme le Christ est mort à
                      la place du Père). L'adolescent sera tué par une
                      femme journaliste, figure symbolique à la fois de
                      la mauvaise mère et de l'amante tandis que le
                      journalisme symbolise le processus d'autoanalyse
                      qui se retourne contre lui-même.  
                      D'un point de vue psychanalytique, Scream est un
                      bon film œdipien. Il n'y a aucune erreur dans le
                      déroulement et l'enchaînement psychologique du
                      film.  
                      Ce qui est frappant, c'est que les adolescents qui
                      regardent ce film comprennent, sans le savoir, ces
                      jeux des fantasmes tandis que la plupart des
                      adultes ne peuvent lire ce film qu'en surface,
                      dans une logique raisonnée ou pire dans la vision
                      d'images superficielles faites de sang et d'images
                      de morts qu'ils prennent pour vraies.  
                 
                  
                D'une manière
                  générale le film de Scream et ces événements nous
                  posent plusieurs questions : 
                
                  - Qu'est-ce-que la violence ?
                      Pourquoi se déclenche-t-elle ?
 
                  - Qu'est-ce que le fantasme ?
                      A quoi sert-il ?
 
                  - Qu'est-ce-que la mise en acte ?
 
                 
               
              
                 LA VIOLENCE 
                DÉFINITION  
                  Avec l'évolution le Ça devient le Soi puis le Moi. Le  Moi sera le
                  gouvernement central qui gère l'ensemble de l'appareil
                  psy. Il n'existe pas d'emblée, mais se construit petit
                  à petit jusqu'à la fin de l'adolescence (et après).
                  Certaines personnes n'acquièrent pas un Moi assez fort
                  pour maîtriser les pulsions et organiser les images.
                  La violence se déclenche dans le Ça, lorsque le Moi se
                  sent trop faible pour assumer les images ou les
                  pulsions qu'on lui demande de gérer. 
                  La violence se définit comme une pénétration, comme un viol avec effraction du Moi,
                  par une quantité insupportable de pulsions ou
                  d'images. La défense consiste alors à régresser au Soi
                  puis au Ça. L'origine de toute violence réside dans la
                  peur de  n'avoir plus
                  le droit d'exister, de n'avoir plus le droit à
                  l'identité ou de n'avoir plus le droit de vivre.
                  L'instinct de survie est directement touché. Le Moi
                  trop faible ne peut ni contrôler ni maîtriser cette
                  invasion, il a peur d'être débordé, il se sent menacé
                  dans son existence et il devient violent par une
                  régression aux instincts de survie et aux pulsions
                  brutes. Lorsqu'il ne sait pas quoi faire avec son
                  énergie et, dès que l'agressivité s'accumule, ou bien
                  il la projette sur les autres ou bien il explose ou
                  implose lui-même ! Les personnes qui ne peuvent
                  évacuer cette violence la transforment en destruction.
                  Le suicide, le crime, le viol, la guerre sont autant
                  de tentatives du Moi pour se débarrasser de la
                  violence et de l'agressivité.  
                  Dans Scream, le meurtrier ne pouvait plus
                  vivre sans sa mère. Sans ses parents, il se sentait
                  impuissant et déstructuré devant la vie. Il était
                  obligé de projeter sur les autres ce qui menaçait de
                  le détruire lui-même. Il projetait son suicide sur les
                  persécuteurs, sur les coupables présumés de son
                  malheur. 
                Un retour aux pulsions
                      brutes. Différence avec la régression sexuelle. 
                    L'animal humain
                    a conservé en lui l'instinct animal. Lorsqu'il part à l'attaque
                    d'une proie, l'animal utilise l'excitation brute en
                    même temps que l'agressivité brute. Lorsqu'il se
                    sent menacé par un grand danger, 
                      il y répond par l'agressivité brute, sans
                    images.  
                  Il y a différentes sortes de
                    régressions. Il y a par exemple le viol et la vraie
                    sexualité. Le viol produit une régression aux
                    pulsions brutes sans images. Le viol brule et court-circuite
                    toutes les étapes du Moi au Ça. Quand le Ça prend le
                    dessus sans contrôle par les images, c'est
                    l'instinct animal ou les pulsions de mort qui
                    prennent le dessus. Dans la bonne sexualité, le
                    couple descend du Cs, à travers le Pcs jusqu'au Ça,
                    jusque dans le corps animal du coté des pulsions de
                    vie. Le bon narcissisme brut (comme celui du foetus)
                    fait alors sa synthèse avec les pulsions brutes.
                    Dans la sexualité, les fantasmes et le narcissisme
                    rendent les pulsions et l'image du corps positives.
                       
                         
                Le suicide est est une régression des
                      fantasmes jusqu'aux pulsions brutes sans images. 
                     
                  Toute régression vers le suicide provoque, à un
                  moment, un remplacement des images des pulsions de vie
                  par des images de destructions et de mort. Tout suicide
                  superpose un fantasme de naissance avec un fantasme de
                  mort.  Alors le fantasme de la naissance (c'est à
                  dire la manière dont la personne a inscrit sa propre
                  naissance dans son imaginaire) s'inverse en un désir
                  de retour symbolique dans le ventre maternel jusqu'au
                  néant d'où on est venu. Le suicide est une histoire de
                  fœtus-mort-vivant ou de
                  fantôme de morts (Ghostface). Les personnes
                  suicidaires fonctionnent sur le mode des
                  morts-vivants. Leurs pensées de mort ou celle d'un
                  fœtus avant eux, ou encore celle d'un deuil non résolu
                  d'un de leurs ancêtres, se superposent avec leur
                  naissance. Leurs fantasmes de mort 
                    deviennent ainsi un fantasme de retour et un
                  désir de régression dans un ventre maternel
                  destructeur. Ils redeviennent un fœtus qui retourne
                  d'où il est venu avec toute l'autodestruction que cela
                  comporte. La régression annule alors la mutation qu'a
                  effectuée la naissance entre le foetus et le bébé et
                  les pulsions deviennent alors brutes et séparées des
                  images de fantasmes. 
                  Dans cette régression, il faut passer plusieurs
                  barrages qui interdisent ce retour en arrière. Un des
                  derniers niveaux régressifs enclenche dans
                  l'Inconscient les processus de mise en acte du
                  suicide. Une dernière défense consiste alors à
                  projeter sa propre autodestruction sur les autres, sur
                  le monde extérieur. L'autosuicide 
                    devient alors un désir de crime. Le fantasme
                  précis qui aurait présidé au suicide sera alors
                  fidèlement reproduit dans le crime par projection du
                  suicide sur d'autres personnes sous la forme du
                  meurtre. Le meurtrier au lieu de se suicider préfère
                  suicider les autres. A la fin, ces actes peuvent se
                  retourner contre leur auteur.  
                  Ce sont tous ces processus qui 
                    déroulent leur logique dans le film "Scream".
                 
               
              
                CE SONT LES PERSONNES QUI
                    NE PEUVENT PAS FANTASMER QUI DEVIENNENT VIOLENTES...
                Ce sont les fantasmes qui
                      transforment la violence en images. 
                  Il y a une corrélation qui veut que moins l'enfant
                  apprend à fantasmer, plus il sera violent. Plus les
                  fantasmes sont pauvres, moins la violence est assumée.
                  L'absence d'images fantasmées forme un « trou
                  noir » insupportable et, dès lors, l'agressivité
                  qui s'accumule devient violence. Le moyen normal et
                  obligé pour transformer l'utile agressivité
                  fondamentale consiste à la transformer en images (les
                  psychanalystes disent en narcissisme positif pour le
                  Moi). L'agressivité peut aussi être transformée par le
                  travail. Elle peut être transformée en sexualité. Mais
                  le passage obligé consiste pour le Moi à la
                  transformer en fantasmes. La richesse des images
                  permet au narcissisme d'absorber la violence et il en
                  résulte le plaisir. C'est ce narcissisme qui permet au
                  Moi de vivre une vie positive. C'est, par exemple, en
                  fantasmant de belles images de femmes que certains
                  hommes peuvent assumer la grande quantité de pulsions
                  nécessaires à l'acte d'amour. Et réciproquement pour
                  certaines femmes. 
                Le fantasme résulte de la
                      capacité de symboliser. 
                  Le Moi ne peut gérer et organiser les pulsions qu'en
                  les transformant en images, en symboles. Les fantasmes
                  donnent ainsi un sens aux pulsions, les fantasmes
                  donnent du sens à l'Inconscient. C'est le rôle du rêve
                  ou du jeu. Rêver ou fantasmer, c'est un peu la même
                  chose sauf que le fantasme forme la partie
                    symbolisée du rêve. Le fantasme a également un
                  rôle diurne dans l'imagination qui préside, entre
                  autres, aux dessins et aux jeux de l'enfant. Le cinéma
                  joue ce même rôle de transformer les pulsions
                  et les sentiments en images et en fantasmes.
                  Le film de Scream a été créé par son auteur par suite
                  de son besoin de gérer ses pulsions intérieures. Le
                  film remplace les fantasmes qu'il n'était pas capable
                  de fantasmer dans sa tête. Sa violence est
                  transformée en images et projetée sur la pellicule
                  qui dès lors peut l'assumer. Les spectateurs du film
                  profitent (pour leur plus grand plaisir) du travail de
                  transformation des pulsions en fantasmes que l'auteur
                  a effectué à leur place... Van Gogh projetait
                  pareillement ses pulsions sur la toile de ses
                  peintures. Il n'y a pas d'art ou de travail ou de
                  sexualité sans ce processus !  
                COMMENT LES FANTASMES
                    EVOLUENT JUSQU'A L'ADOLESCENCE
                Le sens de la vie est
                      oedipien dès le début de la vie. 
                  On pourrait dire que le sens de la vie est issu de
                  l'instinct groupal de survie. Il donne un sens aux
                  pulsions de mort et aux pulsions de vie. Dès le début  ces pulsions ont un
                  sens œdipien :  L'Adn puis les images liées
                    aux pulsions brutes puis les images "délirantes ont
                    déjà ce sens de la survie et de strugel for live contre la
                    mort. Puis dès la naissance ( la sexualité, l'amour) gèrera les pulsions de vie
                  tandis que les pulsions de mort s'exprimeront par
                  l'utile agressivité et toutes sortes de puissances. Tu
                  aimeras pour reproduire la race, tu tueras pour être
                  plus fort que la mort et faire vivre la race... 
                Le rêve se crée petit à
                      petit. 
                  Après l'évolution des images primaires, le bébé
                    apprend à rêver petit à petit. Ce n'est pas
                  acquis d'avance. Il rêve d'abord d'ombre et de
                  lumière. Cette forme de rêve instaure le système
                  binaire. Ce rêve rudimentaire peut être comparé à la
                  consonne et à la voyelle. Puis le rêve se perfectionne
                  et devient un « mot de rêve ». Vers dix-huit
                  mois, l'enfant sait faire une « phrase de
                  rêve ». Plus tard le rêve devient une histoire
                  complète. Les fantasmes sont (tout comme le rêve) liés
                  à l'âge et l'on peut dire qu'il y a des fantasmes
                  spécifiques à tous les âges de l'enfance et de
                  l'adolescence et plus tard. Les histoires que rêve
                    l'enfant évolueront selon une trame bien définie
                    jusqu'à la fin de l'adolescence avant d'être
                    libérées pour toutes sortes de sens.  
                Jusqu'à dix ans, l'enfant
                      apprend à symboliser.  
                    D'une part, les fantasmes de délire puis de monstres
                    permettent de maitriser
                    les pulsions de mort
                    et, longtemps après, d'intégrer l'analité. 
                  Les images brutes internes
                    qui correspondent aux pulsions brutes sont petit à
                    petit apprivoisées. L'enfant apprendra à
                  fantasmer toutes sortes de monstres,t
                  toutes sortes de vampires, de dragons et autres
                  dinosaures. Tous ces animaux fantasmés 
                      se transformeront un jour en animaux de sa
                    ferme et les pulsions brutes sont ainsi
                  apprivoisées. Le train de la vie et les autres camions
                  de ses jouets qui conduiront l'enfant dans sa vie,
                  seront des symboles encore plus puissants.  
                  Après les images brutes, l'enfant s'invente des
                  sorcières et des fées, des fantômes et des halloween, toutes ces
                  images des morts qui deviendront les ancêtres morts.
                  Ces images permettront d'intégrer les images de morts
                  et de toutes sortes de peurs. Grâce à ces fantasmes,
                  l'enfant devient, vers 14 ans seulement, capable de
                  faire un deuil. Ces fantasmes lui apprendront aussi à
                  n'avoir pas peur de ces images et de ces pulsions
                  négatives qui concernent l'agressivité, la destruction
                  et la mort. Il construit ainsi sa puissance.  
                  Finalement, à l'adolescence, ces représentations lui
                  permettront d'intégrer le jeu de la vie et de la mort,
                  le jeu du narcissisme et des pulsions.  
                    D'autre part, les fantasmes sont au service des pulsions de vie. 
                  La sexualité a pour
                    modèle la naissance. L'enfant a tôt la notion de
                    foetus et de vie intra-utérine puis il apprend à
                    rêver sur tous les modes et sur tous les tons qu'il
                    quitte le cocon maternel et qu'il passe par un
                    passage pour aller prendre sa place au soleil.
                    L'enfant n'a conscience qu'il existe qu'à partir de
                    ce moment-là. Il construira son Ca, son Soi et son
                    Moi et autres mutations initiatiques, à partir de ce
                    modèle! Les fantasmes des
                    origines (de grossesse, d'accouchement ou de
                    naissance) sont au service des pulsions de vie.  
                    A ces fantasmes originaires correspondent
                  les innombrables mythes originaires comme notre bonne
                  vieille histoire d'Adam et d'Eve. 
                    
                  Les fantasmes des
                      parents qui font l'amour (la scène primitive)
                      feront une synthèse entre les pulsions de vie et
                      les pulsions de mort .
                     
                    Par l'adn et les pulsions primaires 
                      les images donnent déjà du sens aux
                    pulsions de vie et de mor.
                    Aux fantasmes de grossesse-accouchement-naissance
                      s'ajouteront les rêves de scènes des parents
                    qui font l'amour. Il a besoin de rêver ses origines
                    et qu'il est né de l'amour de ses parents pour
                    intégrer les deux versants des pulsions de vie et
                    des pulsions de mort. Mais ce n'est que par la scène
                    parentale des parents qui font l'amour 
                      que viendra la synthèse dite Oedipienne. Le
                    fantasme directeur de l'enfance et de l'adolescence
                    est constitué par la scène dite parentale des
                    parents qui font l'amour pour donner naissance à
                    l'enfant. L'enfant apprend petit à petit à fantasmer
                    que les parents font l'amour.  L'enfant
                    a une idée floue de cette scène dès l'âge de
                    dix-huit mois. 
                  Cette scène parentale ne prend une forme plus
                  Œdipienne que vers six ans. Vers six ans,
                  ces deux fantasmes de scène parentale et d'enfantement
                  feront une première synthèse des fantasmes œdipiens
                  par lesquels le garçon voudra un jour s'attacher aux
                  femmes en faisant comme le Père (et la fille
                  inversement). Les petites voitures « qui se
                  rentrent dedans » ou « se font des
                  accidents » dans le jeu de l'enfant symboliseront
                  déjà cette scène parentale mais l'enfant n'ajoutera  le sexe aux
                  dessins du bonhomme (qui le représente lui-même) que
                  vers 6 ans.  
                  La naissance, le sexe et la mort, voilà le vrai
                  enjeu des fantasmes! 
                Les fantasmes sont
                      intégrés dans le préconscient. 
                        Vers dix ans, le fantasme disparaît des dessins et
                    du jeu de l'enfant et il est intégré dans le
                    Préconscient. Cela veut dire que le fantasme a lieu
                    sans que l'on s'en rende compte consciemment. Il
                    sert désormais à la richesse de l'imagination et au
                    plaisir sous toutes ses formes. Il agit un peu à la
                    manière dont la grammaire sous-tend le langage sans
                    même que l'on s'en rende compte et le plaisir est
                    sous-jacent à son travail. Par contre, l'enfant qui
                    n'intègre pas les fantasmes dans son inconscient
                    sera un enfant absent de sa classe, il est comme
                    vide... Lorsque ce vide, ce manque de fantasme est
                    trop important, il conduit aux addictions comme la
                    drogue ou autres... 
                Vers 14 ans : la puberté et
                      les deuils. 
                    Vers 10-11
                    ans la sexualité s'installe dans le corps. Les
                    fantasmes sont spécifiques à cette arrivée des
                    pulsions sexuelles et des menstrues-pulsions
                    de mort. Ce n'est que vers 14 ans que
                    le jeune commence à être capable de faire un deuil
                    ou de maitriser les
                    pulsions de mort. Le sexe et la mort vont se
                      délier. 
                Les mythes. 
                    À l'adolescence aussi, les fantasmes
                  deviennent des fantasmes socialisés qui
                  prennent la forme des mythes et des rites de
                    passages initiatiques comme, par exemple,
                  l'histoire de Moïse et de son passage par la mer
                  Rouge. La rupture des eaux et la fin du monde passé
                  (intra-utérin) président à ce récit. Ce fantasme de
                  passage initiatique est même devenu un mythe,
                    c'est-à-dire un fantasme dans lequel se retrouve
                    toute une société. Ce fantasme-mythe
                  préside au passage des adolescents vers la vie
                  sociale. Notons, en passant, que ce passage de la mer
                  Rouge aurait pu être un film d'une grande violence
                  puisque la mer est remplie de sang et qu'il y a plein
                  de morts. Des films comme « Le Titanic »et
                  sa rupture des eaux ou comme « West Side Story » sont des
                  mythologies contemporaines semblables à l'histoire de
                  Moïse. Ils sont, eux aussi, issu d'un fantasme de
                  naissance et d'adolescence! 
                  L'adolescence et la
                      sexualité. 
                  Notons, ici, que ce n'est qu'à l'adolescence que
                  l'Oedipe prendra une forme plus définitive.
                  L'adolescent intègre sur le plan de l'identité, l'idée
                  qu'il faut s'identifier aux parents, qu'il faut faire
                  comme les parents pour devenir soi-même père pour
                  faire l'amour avec une femme ou devenir soi-même
                  mère pour faire l'amour avec un garçon. 
                  C'est la sexualité qui réalise la vraie synthèse
                  entre le narcissisme et les pulsions, entre les
                  fantasmes et les pulsions, entre la sexualité
                  virtuelle et réelle, entre l'image et le corps. Tous
                  les autres moyens ne sont que des substituts. 
                POURQUOI CERTAINS ENFANTS
                    N'APPRENNENT-ILS PAS A FANTASMER ?
                Il y a mille et
                  une causes à l'absence de la capacité à fantasmer,
                  mais on peut les rapporter à quelques formes précises
                  de carences de la toute première enfance. 
                Le manque
                    d'images et de fantasmes est lié au manque de
                    cénesthésie.  
                  La fonction et la capacité de fantasmer sont très
                    liées au bon contact de l'enfant avec la peau de sa
                    mère qui érotise très légèrement les images de son
                    enfant. Le père en donne les limites
                  et il apprend à en contrôler l'intensité. En
                  simplifiant, la mère assume plutot
                  les pulsions de vie et le père les pulsions de mort. 
                  C'est lorsque les premiers rudiments de fantasmes ne
                  se mettent pas en place que l'enfant parle d'un
                  « trou noir » comme d'un manque ou
                  d'un vide psychologique. C'est le cas, par exemple de
                  ces petits enfants dont l'absence de contact avec les
                  parents est trop importante, soit que les parents sont
                  présents mais tout de même absents, soit que les
                  parents sont absents trop longtemps. C'est le
                  bien-être cénesthésique (= la qualité de la tendresse
                  et de la chaleur des parents pour leur enfant) qui
                  fait la qualité des fantasmes ! 
                L'incapacité
                    de fantasmer la scène parentale. 
                  Les bébés qui auront dormi dans la chambre des parents
                  et qui auront assisté de visu aux ébats amoureux des
                  parents auront beaucoup de difficultés à fantasmer la
                  scène parentale. Les petits enfants n'ayant pas encore
                  de sexualité mature, vivront cette scène originaire
                  comme quelque chose de très violent et ils ne pourront
                  pas la fantasmer. 
                  Un cas extrême de ce genre de situation peut, entre
                  autres, conduire à la pornographie. La pornographie
                  plait aux hommes qui sont restés bloqués sur la scène
                  parentale. Pour les hommes, elle résulte souvent du
                  voyeurisme d'une scène parentale brute.
                  Souvent les femmes perverses préfèrent l'exhibition.
                  La pornographie est une perversion du fantasme de la
                  scène parentale. Une mère ou un père qui, par exemple,
                  excitent trop leur enfant en faisant l'amour en sa
                  présence ou en se promenant nus devant lui ou encore
                  par des attouchements sexuels réels, aboutiront au
                  fait que cet enfant ne pourra plus fantasmer ses
                  parents faisant l'amour : il y aurait confusion
                  entre réalité et fantasme et il pourrait en résulter
                  toutes sortes de perversions. 
                  Le garçon devenu adulte remplacera le fantasme qu'il
                  ne peut faire dans sa tête par le film pornographique
                  ou même par des objets fétiches comme les chaînes ou
                  les fouets sado-maso. Il s'excitera avec ce genre de
                  films comme remplacement de ses fantasmes et comme si
                  les films étaient réels. Cela cache une certaine
                  souffrance, mais là encore il vaut mieux avoir des
                  images de substitution que rien du tout. La
                  pornographie canalise une masse énorme de violence. 
                  L'équivalent féminin des pulsions brutes sans
                  narcissisme conduit certaines femmes à la prostitution.
                  Pour faire l'amour à une prostituée, l'homme n'a pas
                  besoin d'utiliser la séduction qui est un jeu de
                  fantasmes et de narcissisme. Il suffit de payer,
                  l'argent remplace le narcissisme... 
                L'enfant qui
                    n'a pas le droit d'être passif. 
                  L'enfant qui n'a pas le droit d'être passif, n'apprend
                  pas à fantasmer et c'est la motricité qui supplée.
                  C'est notamment le cas des enfants qui vont trop tôt
                  dans le groupe et qui ne peuvent pas fantasmer
                  individuellement dans leur petit coin. L'enfant qui ne
                  sait pas fantasmer et plus spécialement l'enfant qui
                  ne sait pas jouer des jeux à fantasmes, peut
                  éventuellement devenir un enfant agité. Chez
                  l'adulte, la cigarette, entre autres, peut jouer le
                  même rôle : au lieu du fantasme, c'est la
                  motricité qui décharge une certaine tension. 
                L'absence de
                    symbolisation est à l'origine de la peur des images. 
                  Il y a de nombreuses déviations de la fonction
                  fantasmatique. Chacune peut être plus ou moins grave.
                  Tout le monde connaît les phobies comme la
                  peur des araignées, des ascenseurs, de la
                  foule au supermarché ou de conduire les voitures.
                  Elles sont une peur inutile de certains fantasmes. La
                  peur de l'araignée n'est pas une peur de la petite
                  bête mais d'un fantasme qui fait de l'araignée un
                  symbole sexuel féminin et de sa toile un symbole de
                  l'excitation sexuelle qui envahit le réseau nerveux et
                  le cerveau. Certains enfants ont peur du loup
                  alors même qu'ils n'en n'ont jamais vus. La plupart des censeurs d'images
                  ont peurs de certains symboles ou fantasmes, alors ils
                  érigent en loi interdictrice leur propre peur.
                  Normalement l'enfant fait bien la différence entre une
                  image fantasmée et une image réelle et il n'a pas peur
                  du loup imaginaire ! Une image de mort dans
                  Scream n'est pas une image vraie comme celles des
                  infos télévisuelles qui montrent les morts vrais, la
                  violence réelle ! 
                Il y a
                    beaucoup d'autres sortes de perversions des images
                    et des fantasmes. 
                  D'autres formes de perversions des images nous sont
                  données par les sectes (et dans une moindre mesure par
                  les idéologies). Leurs membres utilisent des images,
                  des pensées ou du narcissisme extérieurs à eux, en
                  substitution à une incapacité de structurer les images
                  et les identités. Les fantasmes et les mythologies
                  sont alors donnés par des
                    groupes extérieurs ou par la société. Les
                    psychanalystes appellent cela la perversion de
                    l'Idéal. 
                LES MOYENS DE
                    REMPLACEMENTS DES FANTASMES
                Les enfants ou
                  les adultes trop pauvres en fantasmes n'ont pas
                  d'autres solutions que de remplacer l'absence de
                    fantasme par toutes sortes de moyens. Ils
                  utilisent des moyens de substitution parce qu'il faut
                  acquérir des images à tout prix. Et il vaut mieux
                  acquérir des images violentes que pas du tout !
                  Chacun cherchera ses images selon ses besoins et là où
                  il les trouve. Plus les tensions sont violentes plus
                  les images de substitutions seront violentes. Seules
                  les images ont la capacité de transformer la violence
                  et même si elles sont violentes, elles donnent un sens
                  aux pulsions. On voit que remplacer l'absence de
                  fantasme par des images de films est un moyens très agréable et très
                    positif. C'est pourquoi, il faudrait inonder
                  d'images visuelles les endroits de violence.
                  Malheureusement il faut déjà un certain niveau de
                  symbolisation pour regarder des films ou pour jouer
                  des jeux vidéos ou pour
                  lire des romans. 
                  A l'âge adulte, les personnes qui ne sont pas capables
                  d'entrer dans le monde des images sont souvent
                  obligées de remplacer cette carence de fantasmes
                    par la drogue ou par l'alcool ou par des délires
                  qui en créent ou encore par des idéologies. Les
                  drogués, par exemple, produisent des images par la
                  drogue et leur violence interne se calme. Les
                  alcooliques produisent un certain délire qui permet,
                  pendant un certain temps de lever les inhibitions et
                  d'évacuer les tensions. L'alcool calme les tensions en
                  donnant une multitude d'images pouvant aller jusqu'au
                  délire. 
                  Le délire est le dernier recours dans
                  l'impossibilité d'avoir des images fantasmées. Le
                  délire est une production surabondante d'images
                  morcelées. Il est comme une usine à images qui éclate
                  parce que la personne ne sait pas structurer ses
                  fantasmes. 
                
                  A QUOI SERVENT LES
                      FANTASMES ?
                  Deux exemples
                    permettront de comprendre plus facilement ce à quoi
                    servent les fantasmes. 
                  Un petit garçon
                    avait perdu son père à trois ans. A six ans, à l'âge
                    où l'on apprend à écrire à l'école, il n'arrivait
                    pas à faire le "p" et le "t". Pour le "p" la
                    maîtresse disait que c'était comme "papa" et pour le
                    "t" comme "tousse". Le soir, il est rentré à la
                    maison en larmes disant qu'il était totalement
                    incapable d'écrire ces lettres. Sa mère fut
                    angoissée, elle aussi, d'entendre ce que la
                    maîtresse avait dit, mais elle comprit que le papa
                    qui tousse évoquait le père qui était mort d'un
                    cancer des poumons. Elle lui demanda si ce n'était
                    pas le souvenir du père qui l'empêchait d'écrire ses
                    lettres. L'enfant fut soulagé mais il n'arrivait pas
                    encore à les former. Quelques nuits plus tard, le
                    garçon fit un cauchemar. Il y voyait un énorme
                    volcan avec un "pipi" dedans. Le volcan fit un "pet"
                    aussi grand qu'une explosion en faisant "t"... et en
                    projetant du caca. Le lendemain, il reçut trois bons
                    points à l'école pour avoir écrit le "p" et le "t"
                    ainsi que les mots papa, maman et pipi... 
                    Cet exemple nous montre qu'il y avait un double
                    blocage chez ce garçon. Le premier se situait au
                    niveau du symbolisme. Le p et le t n'étaient ni
                    libres ni neutres parce qu'ils étaient liés à la
                    mort du père. L'interprétation par la mère les a
                    libérés dans un premier temps et le garçon put dès
                    lors (non sans peine puisque cela s'est produit sous
                    la forme d'un cauchemar) élaborer le fantasme d'une
                    scène parentale. 
                    Sans que personne ne s'en rende compte, tout enfant
                    doit fantasmer une scène sexuelle du genre de ce
                    volcan (symbole du sexe de la mère) dans lequel il y
                    a un pipi (sexe du père) pour arriver à produire le
                    p et le t comme un pet. Il est d'ailleurs
                    intéressant de constater que tous les éléments du
                    cauchemar ont été écrits:
                    papa, maman, pipi, p et t. Seuls les mots caca et
                    explosion ne l'ont pas été. Ils ont en effet servi à
                    libérer la mise en acte moteur de telle sorte que
                    l'acte d'écrire p et t puisse se faire sans danger
                    aucun. 
                    Et voilà un autre exemple qui pourrait résumer ce à
                    quoi sert le travail des images.  
                  
                    
                      
                         
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                  Un soir une
                    petite fille de huit ans s'était faite sermonner par
                    sa mère en colère parce qu'elle n'avait pas mangé sa
                    soupe. Très fâchée elle se met à pleurer, quitte la
                    table et monte dans sa chambre. Elle prend une page
                    de papier qu'elle intitule "Pauvre Fleure", Fleure avec un "e" comme
                    "pleure" parce que le dessin est une projection de
                    ses pleurs sur le papier. Puis elle transpose sa
                    colère contre sa mère en y dessinant une vache sans
                    mamelles, avec une cloche au cou. A l'endroit des
                    mamelles une fleur tient un écriteau portant l'inscription: "Non à la
                    violence"! Autre projection de l'agressivité, la
                    robe de la vache est tachetée de marron et de noir
                    et pour compléter le tout, une autre fleur brandit
                    une petite pancarte avec ce cri du coeur: "A bas las vaches".
                    Dès lors la petite fille en oublie son malheur
                    puisqu'elle ne sait pas consciemment que la vache
                    est sa mère. Et pour parachever son travail de
                    réparation, elle se dessine elle-même sous la forme
                    d'une belle fleur bleue dont le bras est certes
                    blessé, mais bien entouré de son bandage par une
                    autre petite fille, une infirmière équipée de sa
                    mallette de soins. D'autres fleurs l'entourent et
                    montrent que le problème est réglé et oublié. Le
                    dessin a complètement assumé et sublimé le problème
                    de la soupe. 
                    >Ainsi le travail des images sert à transformer
                    les bonnes et les mauvaises tensions en narcissisme.
                   
                  ** Quelque part
                    au fond de la personne, le travail intellectuel des
                    adultes a la même fonction de réparer l'agressivité
                    et la violence fondamentale. Lorsque cette
                    réparation produit des fleurs, on parlera plutôt de
                    création. Et lorsque le travail réussit à faire la
                    synthèse complète et à transformer entièrement nos
                    pulsions en narcissisme, on parlera de sublimation
                    réussie. 
                 
               
              
                LA MISE EN ACTE
                LA MAUVAISE MISE EN ACTE.  
                  Une grande peur, souvent invoquée contre les films et
                  les jeux violents est la mise en acte. La mauvaise
                  mise en acte consiste à agir des fantasmes au lieu de
                  les voir en images visuelles. En simplifiant, on peut
                  dire que la mauvaise mise en acte consiste à
                    court-circuiter le fantasme par un acte moteur,
                  c'est la motricité qui est privilégiée. L'agir est
                    en prise directe avec l'inconscient trop pauvre en
                    fantasmes. Il s'agit alors d'une pathologie liée
                  à la pauvreté des fantasmes. Le somnambule, par
                  exemple, au lieu de rêver ou de fantasmer qu'il saute
                  par la fenêtre, le fait ou parfois il fait ce qu'il
                  rêve. 
                  Un exemple nous est donné par le suicide :
                  au lieu de fantasmer la mort d'une manière ou d'une
                  autre, le suicidaire le fait. Le suicidaire met en
                  acte moteur un fantasme qui consiste à retourner dans
                  le ventre de la mère. Le fantasme de la naissance où
                  l'on sort du ventre de la mère est inversé. Tant qu'il
                  y a un petit reste d'images fantasmées le suicide
                  échoue. Quand il n'y a plus de fantasme du tout, la
                  mise en acte va jusqu'au bout. Il s'agit de personnes
                  qui n'ont pas su investir un monde d'images et de
                  fantasmes au narcissisme positif. Ces personnes sont
                  restées bloquées au fantasme de leur naissance
                  qu'elles superposent avec la mort. Leur monde
                  fantasmatique est aussi vide que le trou noir dans
                  lequel elles veulent s'enterrer. Le criminel ou le
                  violeur ont des fonctionnements analogues à ceci près
                  qu'au lieu de se suicider, le criminel suicide les
                  autres. Les pulsions de mort brutes prennent le dessus
                  sur les pulsions de vie. Qu'on se souvienne de la
                  Petite Sirène. Son narcissisme ne savait pas faire la
                  synthèse avec les pulsions de ses amants et ils
                  étaient entrainés dans la
                  mort. 
                  Une variante de mise en acte concerne les personnes
                  qui ne pouvant fantasmer, empruntent des fantasmes aux
                  films ou là où elles en trouvent pour les mettre en
                  acte tel cet adolescent qui a utilisé le film de
                  Scream pour commettre un crime de la même manière.
                  Mais, là encore, il s'agit d'une incapacité de
                  fantasmer et le contraire aurait évité le crime. Ce
                  jeune a cherché un fantasme de remplacement dans
                    le film, il aurait aussi bien pu le chercher
                  dans la bible dans l'histoire de Caïn qui a tué son
                  frère Abel, c'est sa pauvreté fantasmatique qui est
                  coupable et non le film... 
                La pauvreté
                    fantasmatique de Hitler un reste exemple le plus
                  tristement célèbre. Elle était telle qu'il a été
                  obligé de mettre en acte la mort de millions de
                  personnes. Hitler était si pauvre en fantasmes que le
                  seul fantasme qu'il pouvait mettre en acte était le
                  fantasme de déféquer sur sa mère. On a des témoignages
                  qui disent qu'il a déféqué sur plusieurs femmes avec
                  lesquelles il a fait l'amour (dont plusieurs se sont
                  suicidées). Il en a fait autant avec les juifs, il en
                  a fait autant avec toute l'Europe.  
                LA BONNE MISE EN ACTE 
                Elle a pour
                    origine le jeu. Il y a un lien entre l'acte
                  moteur et le fantasme. 
                  C'est la motricité qui met en acte les fantasmes dans
                  le jeu. Mais vers dix ans, le fantasme disparaît du
                  jeu et du dessin. A la puberté, le fantasme du jeu et
                  du dessin est refoulé  au
                  niveau du Pcs. L'enfant fait alors davantage la
                  différence entre le fantasme et la réalité. D'une part
                  les images deviendront réalité, un dessin de carotte
                  sera une carotte réelle sans arrière pensée... Et
                  d'autre part la mise en acte motrice du jeu (de Lego
                  par exemple) se transformera en bricolage avant de
                  devenir le travail à l'âge adulte. Cependant l'amour
                  et la richesse du travail resteront liés à la richesse
                  du jeu de l'enfance désormais inscrite dans le Pcs.
                  Cela veut dire que le fantasme a lieu sans que l'on
                  s'en rende compte consciemment. Il sert désormais à la
                  richesse de l'imagination et au plaisir sous toutes
                  ses formes. Il agit un peu à la manière dont la
                  grammaire sous-tend le langage sans même que l'on s'en
                  rende compte et le plaisir est sous-jacent au travail.
                  Pour ceux qui savent fantasmer à travers la mise en
                  acte, le travail prendra une dimension de plaisir, de
                  création et de satisfaction narcissique. Les personnes
                  qui, dans leur enfance, n'ont pas intégré du tout la
                  mise en acte des fantasmes par le jeu, n'auront pas
                  accès au travail. C'est le contraire, lorsque le
                  travail est régi par le besoin d'emprise ou par le
                  besoin continuel de contrôle. 
                Conditions
                    de la bonne mise en acte. 
                  On voit l'importance du fantasme dans le jeu. Il faut
                  savoir que petit enfant ne peut fantasmer dans ses
                    jeux que s'il peut s'isoler dans son petit monde et
                    que s'il n'est pas loin d'une personne qu'il aime
                    bien et avec qui il a une relation individuelle.
                  Il faut aussi que cette personne ait un minimum de
                  capacité à fantasmer. Le fantasme vrai ne naît que
                  dans une bonne relation où l'enfant est fortement
                  individualisé, grâce à une mère aimant les fantasmes
                  et un père les structurant. Cela suppose une vie
                  individuelle importante que peu de sociétés
                  supportent.  
                  Par ailleurs beaucoup de personnes privilégient la
                  motricité à la passivité. Or la passivité 
                    favorise le fantasme. A l'école maternelle
                  par exemple, il est très difficile à l'enfant de
                  fantasmer à cause du groupe et parce qu'il faut
                  toujours faire quelque chose ! On oublie que le
                  fantasme est la base d'une vie intellectuelle riche
                  dans toutes ses dimensions.  
                  A tout cela, on peut ajouter que pour pouvoir bien
                  fantasmer, même si les jeux ont besoin de rester dans
                  la zone des fantasmes des parents, l'enfant a
                  cependant besoin de choisir (et d'acheter) lui-même
                  ses jeux. Les fantasmes font partie du monde de chaque
                  enfant individuellement. L'enfant a besoin de la
                  liberté de créer son monde imaginaire à lui ! 
                L'aboutissement
                    de la bonne mise en acte c'est la sexualité. 
                  Le but ultime de la mise en acte est d'arriver à la
                  mise en acte sexuelle. Les pulsions de vie doivent
                  prendre le dessus sur les pulsions de mort. C'est pour
                  cela que beaucoup d'animaux ont besoin de tuer le
                  rival pour pouvoir prendre leur femelle. La
                  pénétration met en jeu une grande quantité de
                  fantasmes et de pulsions. Il s'agit de fantasmer en
                  sortes que les pulsions deviennent un rituel nuptial.
                  L'orgasme fait la synthèse finale. Et c'est ainsi que
                  l'image et le corps peuvent, pour quelque temps, faire
                  leur unité. La vie prend le dessus sans plus se
                  préoccuper des pulsions de violence de la mort. La
                  violence est assumée. 
               
              
                Voilà donc
                    les rapports entre fantasmes, mise en acte et
                    violence. Ils nous apprennent comment la richesse de
                    ses fantasmes et la richesse de ses jeux font la
                    richesse de l'enfant. Un enfant qui sait fantasmer
                    et qui joue bien, a l'avenir devant lui. Il y a là,
                    aussi, une clé pour notre société. La vie
                    fantasmatique assume la violence. 
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